Le projet d’interconnexion gazière entre l’Espagne lancé en 2013 et la France a été arrêté 6 ans plus tard en raison de conflits concernant le financement du projet et aussi suite à des oppositions de mouvements écologiques.
Pourtant, aujourd’hui Dominique Mockly qui est le PDG de Terega, gestionnaire du réseau gazier du quart sud-ouest de la France, lors de la conférence annuelle de l’entreprise, souhaite relancer ce projet.
En effet, suite à la guerre en Ukraine, les pays souhaitent s’émanciper du gaz Russe et cherchent alors d’autres alternatives afin de ne pas être en pénurie de gaz durant l’hiver prochain. Le 6 mai dernier, la présidente de l’exécutif européen, Ursula Von der Leyen, a estimé que ce projet d’interconnexion entre la France et l’Espagne est « crucial ».
Un projet urgent et primordial pour l’Europe
Tout d’abord, le 18 mai 2022, la Commission européenne a proposé et présenté un plan nommé RePowerEu afin de répondre aux bouleversements du marché de l’énergie aux problématiques rencontrées par l’invasion russe de l’Ukraine. En effet, nous pouvons noter une double urgence consistant à transformer le système énergétique européen: mettre fin à la dépendance de l’UE à l’égard des combustibles fossiles russes, qui sont utilisés comme une arme économique et politique et coûtent près de 100 milliards d’euros par an, et lutter contre la crise climatique.
Dans le cadre de ce plan à 300 milliards d’euros, la présidente de la Commission européenne a indiqué vouloir privilégier « les projets transfrontaliers, comme par exemple la liaison cruciale entre le Portugal, l’Espagne et la France », soulignant « l’importance géopolitique » de cette interconnexion. « Il faut le faire maintenant », pour « nous libérer des menaces russes », a-t-elle justifié.
Les importations du Gaz naturel liquéfié de l’Espagne
En outre, l’interconnexion permettra de conduire les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Espagne vers le Nord de l’Europe. En effet, l’Espagne possède six terminaux gaziers (installations portuaires qui permettent de regazéifier et de stocker le GNL), il s’agit donc du plus important réseau d’Europe, en première place devant la France.
Ainsi, l’objectif est de diversifier l’approvisionnement en gaz afin d’être davantage autonome face à la Russie. Il faut pourtant mettre des réserves à ce projet. En effet, cela fonctionnerait seulement si le réseau gazier ibérique est mieux relié au reste de l’Europe. L’Espagne ne possède actuellement que deux connexions avec les gazoducs français, à Irún (Pays Basque) et Larrau (Navarre).
En réponse à ce projet, la CRE estime que ce projet aura un lourd impact que le coût payé par le consommateur. Il s’agirait pourtant d’une solution de réduction des coûts de demain. Un projet rentable donc à long terme. Energy Pro vous permet de rester attentifs aux actualités énergétiques.